Résumé
Décrite en 1831 par le Baron Guillaume DUPUYTREN, La Maladie de Dupuytren touche une membrane situés dans la paume de la main et qui s’étend jusqu’à la base de la deuxième phalange des doigts ; c’est l’aponévrose palmaire superficielle.
Diagnostic
Décrite en 1831 par le Baron Guillaume DUPUYTREN, La Maladie de Dupuytren touche une membrane situés dans la paume de la main et qui s’étend jusqu’à la base de la deuxième phalange des doigts ; c’est l’aponévrose palmaire superficielle.
Contrairement à une idée assez répandue, les tendons ne sont pas atteints dans cette maladie. L’aponévrose palmaire superficielle est située entre la peau et les tendons.
Lorsque la maladie s’exprime, elle produit des nodules (petites boules) et des brides (sorte de cordes) sous la peau qui rétractent progressivement les doigts. Ils ne peuvent plus s’étendre.
Certains terrains favorisent l’apparition de cette maladie comme la consommation de tabac ou d’alcool. Le diabète est un facteur favorisant et il existe des formes familiales.
Les traumatismes de la main ou les microtraumatismes peuvent déclencher des poussées de cette maladie.
Traitement
Plusieurs traitements peuvent être proposés. Tous ces traitements ne sont pas disponibles en France.
Selon l’importance de la maladie, les modalités de traitement vous seront exposées à la consultation mais il vous appartient de choisir la méthode que vous préférez en fonction des explications qui vous seront données et des chances de succès.
Traitement médical
Il n’y a à ce jour aucun traitement préventif de la maladie.
Un traitement médical avait été proposé avec une enzyme, la collagènase, qui après injection locale, assouplie et dissous une partie de la bride de Dupuytren.
Ce produit n’est plus commercialisé depuis 2019 en France depuis son déremboursement et un avis défavorable de la Haute autorité de santé. Il est utilisable dans d’autres pays où ils restent accessibles.
Traitement chirurgical
Il est possible de traiter certaines brides bien individualisées de la maladie en réalisant une section de l’aponévrose avec une aiguille. Cette méthode s’appelle l’aponévrotomie à l’aiguille.
Elle plus fréquemment pratiquée en cabinet médical.
Il m’arrive parfois de réaliser ce traitement sous anesthésie WALANT est sous contrôle échographique.
Je préfère réaliser les aponévrotomies de manière chirurgicale. Il s’agit de sectionner une ou plusieurs brides de la maladie avec une anesthésie locale de type WALANT.
Je pratique ces aponévrotomies chirurgicale avec la pointe d’un bistouri et au bloc opératoire de façon à limiter le risque infectieux et éviter les blessures artérielles ou nerveuses voir tendineuses.
Ces deux méthodes laissent la maladie en place ce qui fait qu’elle récidive systématiquement.
L’aponévrotomie a l’avantage d’être une méthode simple qui permet une cicatrisation rapide. Elle peut être utilisée sur une bride isolée lorsqu’un patient ne préfère pas être opéré dans l’immédiat ou lorsque son état de santé ne permet pas un geste chirurgical plus lourd.
Plus classiquement, je pratique une aponévrectomie qui consiste à retirer l’ensemble de la maladie.
Cette chirurgie se pratique en ambulatoire avec le plus souvent une anesthésie de l’ensemble du bras par un bloc plexique. Dans certains cas une anesthésie locale de type WALANT peut être utilisée.
La chirurgie est en générale extensive nécessitant bien souvent des petits lambeaux de reconstruction des greffes de peau.
Suites opératoires habituelles
Les sutures cutanées sont réalisées avec des fils qui se résorbent spontanément au bout d’une quinzaine de jours. Parfois une infirmière de les retirer s’ils ne se résorbent pas.
Les pansements doivent être faits régulièrement tous les deux à trois jours pour que la plaie reste bien propre. Il y a parfois un aspect blanchâtre de la peau, comme lorsque l’on est restée trop longtemps dans l’eau. Il s’agit d’une macération qui n’est pas rare après cette chirurgie surtout lorsqu’il a fallu utiliser des techniques de reconstruction locale (lambeaux, greffes de peau).
Je ne recommande aucune immobilisation, bien au contraire, il faut que les patients utilisent leurs mains immédiatement pour essayer de conserver l’extension du doigt obtenu pendant l’opération.
Parfois on ajoutera de la kinésithérapie voir des orthèses dynamiques soit immédiatement postopératoires, soit après le premier contrôle postopératoire.
Il est fréquent d’avoir un hématome dans la paume de la main ou sous les petits lambeaux réalisés pour la reconstruction micro chirurgicale.
Lorsqu’un lambeau ou une greffe de peau sont réalisés, il est fréquent d’avoir un aspect un peu bleuté. Ceci se résout spontanément avec la cicatrisation.
Il est souvent difficile de conserver toute l’extension et toute la flexion du doigt obtenu pendant l’opération en raison de l’œdème postopératoire. Il y a donc une phase postopératoire précoce ou la mobilité du doigt est un peu réduite par rapport à ce qui a été constaté à la fin de l’opération. Cela sera évalué à la consultation postopératoire.
La maladie est assez proche des petits nerfs et des petites artères des doigts et de la main. Pendant l’opération, ils sont protégés et écartés par mon assistante. Il est fréquent d’avoir des picotements ou un peu d’engourdissement au bout des doigts. Ceci récupère habituellement spontanément en quelques semaines.
Complications possibles
La récidive, qui n’est pas une véritable complication, est fréquente dans cette maladie surtout lorsqu’il y a une association alcool/tabac.
Souvent, il s’agit d’une extension de la maladie sur un autre doigt plus loin sur le doigt opéré.
Lorsqu’un patient a été opéré plusieurs fois sur le même doigt, il y a un risque d’ischémie du doigt (diminution conséquente de la vascularisation) qui peut conduire à une amputation d’un fragment du doigt.
Il y a parfois de gros hématome dans la paume de la main qui peuvent ralentir la cicatrisation est gêner la mobilisation postopératoire.
Les affections sont exceptionnelles dans cette maladie.
En synthèse
Type d’anesthésie
Bloc plexique ou parfois WALANT
Mode d’hospitalisation
Ambulatoire
Durée Moyenne d’immobilisation
Aucune immobilisation n’est nécessaire. Mobilisation immédiate des doigts.
Délai moyen de récupération
Entre 3 et 6 semaines en moyenne pour la fonction, jusqu’à trois mois pour l’assouplissement de la cicatrice
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